Nairobi, 09 août, 2025 / 11:02 PM
Les groupes religieux en Afrique appellent les dirigeants africains à adopter des systèmes économiques qui respectent la dignité de toutes les personnes, plutôt que ceux axés sur le profit, alors que le continent lutte pour protéger la biodiversité.
Dans une déclaration publiée après leur convention du 28 juillet à Nairobi, en amont des prochains sommets climatiques en Éthiopie et au Brésil, les groupes religieux — comprenant des représentants catholiques — ont exhorté les dirigeants africains à rejeter les « modèles de développement extractifs et à court terme » qui marginalisent les citoyens.
« Nous appelons les dirigeants africains à rejeter les modèles de développement extractifs et à court terme qui privilégient le profit au détriment des personnes et des écosystèmes », ont déclaré les leaders religieux dans la déclaration partagée avec ACI Africa le mercredi 6 août.
Les groupes religieux ont plutôt encouragé les dirigeants à « adopter des systèmes économiques régénératifs qui protègent la biodiversité, restaurent les terres dégradées et placent la dignité humaine au centre des priorités. »
À la suite de discussions lors de la convention du 28 juillet, qui ont révélé les préoccupations de leaders religieux exclus des débats climatiques, ces derniers ont lancé un appel aux institutions régionales pour qu’elles reconnaissent le potentiel transformateur de la collaboration interreligieuse, comme fondement d’une gouvernance climatique inclusive.
Organisée avant le deuxième Sommet africain prévu du 8 au 10 septembre à Addis-Abeba, en Éthiopie, et la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique de 2025 (COP30), qui se tiendra du 10 au 21 novembre au Brésil, la convention de Nairobi a comporté des prières interconfessionnelles, des réflexions et des témoignages issus de communautés en première ligne à travers le continent.
Les participants, réunis sous l’égide du Mouvement Laudato Si’ en Afrique (LSM), ont également abordé des sujets tels que l’abandon progressif des combustibles fossiles, le financement climatique et l’adaptation au changement climatique. Ils ont aussi exploré des moyens de renforcer la collaboration entre les acteurs religieux engagés pour le climat.
Dans leur déclaration, les groupes religieux africains « exigent que les partenaires mondiaux respectent leurs engagements en matière de financement climatique et d’adaptation, soutiennent la transition énergétique de l’Afrique vers les énergies renouvelables et reconnaissent le rôle légitime de l’Afrique dans l’élaboration de solutions climatiques mondiales. »
Selon eux, le Sommet africain « doit être un moment sacré de prise de conscience et de renouveau, une alliance entre l’humanité et la création. Qu’il marque le début d’un cheminement collectif vers la régénération écologique, la justice sociale et l’espérance partagée. »
Les groupes religieux soulignent que ce sommet africain « représente un moment déterminant dans la quête de justice climatique du continent. L’Afrique possède l’autorité morale, la profondeur spirituelle et le leadership visionnaire nécessaires pour tracer la voie vers un avenir juste et durable. »
« Nous apportons non seulement une voix prophétique mais aussi une capacité tangible, nos réseaux de base, notre aptitude à rassembler des publics diversifiés et notre légitimité durable auprès des communautés », déclarent-ils.
« Nous sommes prêts à éduquer, mobiliser et accompagner nos gouvernements, tout en les tenant responsables des principes de justice, de gestion responsable et de responsabilité intergénérationnelle. »
Les groupes religieux réaffirment leur unité dans l’appel à « un leadership climatique audacieux, inclusif et guidé par la justice, tant en Afrique qu’à l’échelle mondiale. »
« Ancrées dans des valeurs spirituelles communes — compassion, gestion de la création, justice intergénérationnelle et protection des plus vulnérables — nos traditions religieuses nous obligent à protéger notre maison commune et toute forme de vie. »
Les groupes religieux mettent en lumière certaines réalités africaines qu’ils considèrent comme révélatrices de l’injustice climatique :
les inondations records de 2024‑2025 en Afrique de l’Ouest et centrale, les sécheresses, la désertification et les vagues de chaleur extrême dans la Corne de l’Afrique, entre autres.
Ces événements, affirment-ils, « sont les symptômes interconnectés d’une urgence climatique qui intensifie les inégalités, aggrave les injustices historiques et touche de manière disproportionnée les communautés les plus vulnérables d’Afrique. »
Ils déplorent que l’Afrique, bien qu’elle ne contribue qu’à moins de 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, subisse une charge extrêmement inégale des effets du changement climatique.
Outre les injustices climatiques, les groupes religieux soulignent que le continent africain — le deuxième plus grand au monde — fait face à de profonds défis structurels : un lourd endettement, l’expansion de l’extraction des combustibles fossiles et des infrastructures, et un accès limité à un financement climatique fiable.
« Ces crises qui se superposent exigent des réponses urgentes, coordonnées, ancrées dans la justice, la durabilité et la solidarité panafricaine. »
Grâce à leur ancrage local, à leur autorité morale reconnue et à leur capacité à mobiliser l’action collective, les groupes religieux en Afrique affirment être « particulièrement aptes à catalyser un changement transformateur. »
« Des initiatives de reforestation menées par les paroisses aux enseignements éco-théologiques dans les centres spirituels, nos traditions ont toujours promu l’harmonie avec la création et la résilience sociale. »
(L'histoire continue ci-dessous)
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Forts de cette tradition, les groupes religieux en Afrique déclarent :
« Nous engageons nos voix, nos réseaux et notre plaidoyer pour amplifier les expériences des premières lignes, sensibiliser le public et combler les fossés entre les communautés, les gouvernements et la société civile. »
Ils mettent enfin en avant les ressources abondantes de l’Afrique — son potentiel en énergies renouvelables, l’élan pour le financement climatique, la mobilisation des jeunes et la justice intergénérationnelle — comme autant d’opportunités à saisir pour initier un changement réel.
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